JEUNESSE de Olivier Py
Franchement, c’est une bonne pièce en ce sens que les acteurs sont bons, on les croit quand ils nous racontent leurs histoires. La mise en scène sert bien le sujet. Vraiment, techniquement parlant, c’est bon… Le problème pour moi, c’est le texte, olivier PY. Un des artistes qui participèrent au festival « IN » si controversé l’année dernière.
J’avais eu l’occasion de visionner un film qu’il avait réalisé. Il y parlait de lui, de sa condition d’homosexuel aux prises avec une société qui le rejette pour sa sexualité. Bon. Bien…Sauf que c’était ennuyeux à mourir ! C’était pompeux, long, c’était du déjà vu fait par d’autres en mieux. Alors que c’était fait plus de dix ans plus tard, il nous parlait de ce sujet comme on le faisait dans les années 80. Bref, je n’avais guère apprécié.
Plus tard, j’entendis des éloges sur le spectacle qu’il avait proposé au « IN ». Du coup, quand je vis qu’une compagnie reprenait un de ses textes dans le Off, j’ai voulu essayer à nouveau cet auteur.
Un gros monstre de tuyaux de PVC occupe presque toute la scène. Les comédiens s’en servent comme d’une maison sans murs. C’est un monstre qui bouge entre chaque séquence. Fragile, sa structure se défait tout comme se défont les structures internes des personnages. Alors à chaque fois, on les rafistole tant bien que mal.
Ce sont des personnages jeunes qui ont soif d’absolu d’une façon ou d’une autre. Tous souffrent, seuls et quand ils croient se rejoindre, ils finissent par constater leur mensonge.
Ce qui me vint à l’esprit en quittant la pièce, c’est : « Bon sang que ce fut long ! Terriblement long, difficile de tenir aussi longtemps sans finir par souffrir d’être là ! » C’est que cela dure 2h !
Et c’est qu’il s’agit d’une pièce à la manière d’un drame. C’est pesant, pompeux. Y sont abordé de grands thèmes comme la Souffrance, la mort, l’amour sous toutes ses formes, la banalité, la solitude. Bon soit. Et rien n’est fait pour alléger le propos. Pourquoi l’alléger ? Parce que cette pièce à un côté trop indigeste. Le drame à la grecque est bien beau sans doute mais lourd avec ses grandes envolées lyriques et cette idée que quelque chose en dehors de nous nous mène inéluctablement à notre Destin.
Et puis, il y a des fulgurances de lucidité, de conscience aigue, d’éléments qu’on serait tenté de nommer « vérité », qui nous tiennent éveillées, nous réveillent même comme en sursaut.
Voilà, j’en suis arrivée à penser qu’il est effectivement impossible de le classer dans une petite boîte. Il est prodigieusement agaçant, prétentieux et en même temps très juste dans sa conscience des grandeurs et petitesses de l’âme humaine. Alors…
Au théâtre l'Alisé Du 6 au 30 juillet 2006
15 rue du 58è R-I De 11h à 13h
04-90-14-68-70
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